Scénario Bataille de Stonne
15 mai 1940
I - Historique :
La tête de pont allemande de Sedan s'est agrandie dans la journée du 14 mai vers le sud, sous l'impulsion de Guderian qui fait pousser la 10e Panzerdivision (de Ferdinand Schaal) et l'Infanterie-Regiment Grossdeutschland (IRGD) vers le sud, tandis que ses deux autres divisions blindées traversent la Bar et le canal des Ardennes, le XIX. Armee-Korps (mot.) se réorientant vers l'ouest, son objectif lointain étant la mer. Toutefois les Allemands ont bien détecté les blindés du 21e CA qui constituent une menace sur le flanc de la progression de leur corps d'armée.
Le 14 mai 1940 au soir, Guderian fixe les ordres pour le lendemain à la 10. Panzer-Division et à l’IRGD : ces unités doivent atteindre et tenir « la ligne canal des Ardennes - Stonne - Meuse au sud de Villemontry » afin de protéger le flanc sud de son corps d'armée qui progresse vers l'ouest. Par ailleurs, ces unités passent temporairement — le temps que les blindés français ne représentent plus un danger sur le flanc sud — sous contrôle du XIV. Armee-Korps (mot.) (de Gustav Anton von Wietersheim) qui relève le XIX. Armee-Korps (mot.) dans la tête de pont de Sedan pendant que celui-ci poursuit l'offensive vers l'ouest.
Par cet ordre, cette volonté de pousser vers le sud alors que l'offensive principale est orientée vers l'ouest, Guderian s'oppose à ce qui a été planifié, et ainsi à ses supérieurs, comme Ewald von Kleist qui prévoyait de s'arrêter sur la ligne Noyers-Pont-Maugis - Chéhéry. Si Guderian tient tant à ce que les Allemands prennent et tiennent les hauteurs de Stonne, c'est non seulement pour que la tête de pont soit suffisamment grande pour l'écoulement des troupes et profonde (deux à trois fois plus profonde) pour éviter les tirs d'artillerie française sur les points de franchissement sur la Meuse, mais c'est aussi qu'il a dans l'esprit le plan opérationnel proposé par Erich von Manstein, qui prévoyait une défense active, par l'offensive, du flanc sud de l'attaque, et non passive comme ce qui était prévu par le plan final de Fall Gelb qui n'a pas retenu cet aspect des idées de Manstein. Cette défense par l'attaque doit ainsi empêcher la contre-attaque française contre la tête de pont.
Ordre de bataille :
La bataille mobilisa au total pas moins de 90 000 soldats et 300 chars allemands, 42 500 soldats et 130 chars français.
Forces françaises[
XXIe corps d'armée (XXIe CA)
• 3e division cuirassée (3e DCR)
◦ 5e demi-brigade (dite lourde, équipée de 39 chars B1 Bis)
41e bataillon de chars de combat (41e BCC)
49e bataillon de chars de combat (49e BCC)
◦ 7e demi-brigade (dite légère, équipée de chars H35 et H39)
42e bataillon de chars de combat (42e BCC)
45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie (45e BCCG)
◦ 16e bataillon de chasseurs portés
◦ 319e régiment d'artillerie tractée tous terrains
• 3e division d'infanterie motorisée (3e DIM)
◦ 6e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (6e GRDI
◦ 51e régiment d'infanterie (51e RI)
◦ 67e régiment d'infanterie (67e RI)
◦ 91e régiment d'infanterie
◦ 42e régiment d'artillerie divisionnaire
◦ 242e régiment d'artillerie lourde divisionnaire
• 4e bataillon de chars légers (4e BCL)
• Divers groupes de reconnaissance
◦ dont le 12e groupe de reconnaissance de corps d'armée
Forces allemandes
XIV. Armee-Korps (mot.)
• 10. Panzer-Division (10. PzD)
◦ Panzer-Brigade 4
Panzer-Regiment 7 (3 bataillons de chars soit au 10 mai 1940 : 80 Panzer I et II, 45 Panzer III et IV, 9 chars de commandements17)
Panzer-Regiment 8 (3 bataillons de chars soit au 10 mai 1940 : 77 Panzer I et II, 45 Panzer III et IV, 9 chars de commandements)
◦ Schützen-Brigade 10
Schützen-Regiment 69
Schützen-Regiment 86
◦ Artillerie-Regiment 90 (trois groupes)
◦ Panzer-Aufklärung-Abteilung 90 (groupe de reconnaissance)
• Infanterie-Regiment Grossdeutschland (IRGD)
• Panzer-Jäger-Abteilung 521.
VI. Armee-Korps
• 16. Infanterie-Division
• 24. Infanterie-Division
Déroulement de la bataille
La bataille de Stonne commence donc à l’aube du 15 mai 1940 lorsque l’IRGD et des chars du II./Panzer-Regiment 8 repoussent, en lui causant des pertes, le I/67e RI et le 6e GRDI de Stonne. Dans cette action, les Allemands perdent sept chars et les Français des automitrailleuses de découverte. Par ailleurs la défense française retient l'attaque allemande sur le reste de la ligne de crête (bois du Mont-Dieu, bois de Raucourt).
Le village est aux mains des Allemands, mais ils sont chassés par une première contre-attaque française à 7 h 30, depuis l'ouest, par les chars légers H39 de la 1/45e BCC, plusieurs chars sont à nouveau détruits de part et d'autre.. Sans aucune infanterie en soutien, le I/67e RI étant épuisé et manquant de munitions et d'essence, les chars français se replient ; à 8 h Stonne est à nouveau aux mains des Allemands.
Les chars lourds B1 de la 3/49e BCC (capitaine Caravéo) attaquent et repoussent à leur tour les Allemands à 9 h, également sans infanterie pour l'appuyer, la compagnie retourne finalement en arrière , pour ravitailler. Les Allemands réinvestissent alors Stonne à 9 h 30, cette fois avec l'appui des canons antichars de la Panzer-Jäger-Abteilung 521.
Apprenant que les Allemands sont revenus, le capitaine Caravéo repart à l'attaque et reprend le village à 10 h 30, mais trois B1 sont détruits ou immobilisés, dont un par des tirs répétés d'antichars allemands (3,7 cm PaK 36) dans la grille de ventilation. Toujours sans soutien d'infanterie, les chars français se replient à nouveau, toujours pour ravitailler, laissant Stonne à nouveau aux Allemands à 10 h 45..
mais le I/67e RI lance une nouvelle attaque appuyée par le I/51e RI et des chars des 3/49e BCC, du 1/45e BCC et le 2/4e BCL. À 12 h les Français réoccupent Stonne après de violents combats. L'attaque française inquiète les Allemands qui craignent qu'elle se poursuive vers Maisoncelle-et-Villers, mais les Français se contentent, une fois Stonne repris, de le défendre.
Pendant ce temps, à la suite d'un rappel à l'ordre venant du général Alphonse Georges (commandant le front du nord-est) confirmant que le XXIe CA doit attaquer et non défendre, Flavigny prépare une offensive contre la tête de pont de Sedan dans la journée, mais l'action est repoussée à plusieurs reprises, il faut en effet regrouper les unités après les avoir dispersées la veille pour la défense. C'est ainsi que lorsque les chars quittent Stonne pour se ravitailler et participer à l'offensive prévue par Flavigny, une attaque allemande du I./Infanterie-Regiment 69 et de l’IRGD reprend le village à l'infanterie française à 17 h 30. Ceci contrarie l'attaque française qui doit notamment démarrer de Stonne, elle est ainsi annulée : la tête de pont de Sedan ne sera plus menacée, ce 15 mai 1940 selon l'auteur Karl-Heinz Frieser les Allemands remportent ainsi une victoire opérationnelle, les combats à Stonne et ses environs ne seront plus désormais que d'ordre tactique.
Le village changera encore deux fois de mains le lendemain. Pendant la nuit du 15 au 16 mai, le VI. Armee-Korps remplace la 10. PzD et l’IRGD qui peuvent reprendre leur marche vers l'ouest.
Le 17 mai 1940, Stonne change de camp à maintes reprises avant de tomber définitivement sous contrôle allemand dans la fin de l'après-midi. « le promontoire cède et change de maître pour la dix-septième fois vers dix-sept heures trente ce 17 mai. ».
Ainsi, le village aura changé 17 fois de mains en quatre jours de combats acharnés. Des poches de résistance françaises continuent de se battre sans relâche jusqu'au 25 mai 1940, date où le village est totalement occupé par l'armée allemande.
Stonne vit de durs combats, selon l'historien allemand Karl-Heinz Frieser : « Les soldats de la Wehrmacht ont toujours comparé l'enfer de Stonne en 1940 à l'enfer de Verdun en 1916 » ; dans Blitzkrieg-Legende: der Westfeldzug 1940, citant un officier allemand qui compare Stonne à Stalingrad et à Monte Cassino.
II – Scénario jeux du 22 avril / suivant les listes d’armée de la Règle Battlegroup :
Attaque allemande de Stonne et du Bois du Mont Dieu, le 15 mai à 5 h (tour 1) par l’IRGD et des éléments de la 10 Pz Div.
Histo : L’assaut de la « Grossdeutschland »
«Côté allemand, c’est le prestigieux régiment Grossdeutschland qui est chargé de s’emparer du village de Stonne, soutenu par un bataillon de blindés du Panzer-Regiment 8. Considéré comme la vitrine de l’armée allemande, l’Infanterie-Regiment Grossdeutschland (mot.)est issu de l’unité de cérémonie et d’honneur de Berlin. Bien entraînée et équipée, elle est considérée comme une unité d’élite, mais manque de moyens lourds. Engagés depuis le début des combats dans les Ardennes, ses hommes ont bataillé à travers les obstacles pendant trois jours, puis joué un rôle déterminant dans la traversée de vive force de la Meuse. C’est donc une troupe fatiguée mais déterminée qui se jette à l’assaut du village de Stonne dans les premières heures du 15 mai, soutenu par de nombreux Panzer, dont quelques Panzer IV dont les canons de 75 mm vont jouer un rôle déterminant.
Forces allemandes
• Infanterie-Regiment Grossdeutschland (IRGD) (2 ou 3 cie)
◦ Panzer-Aufklärung-Abteilung 90 (groupe de reconnaissance de la 10 ème Pz Div)
éléments à déterminer suivant la liste d’arméeet entrée par tirage de dé
Panzer-Regiment 8 (1 cie de chars légers (Panzer I et II) et 1 cie de chars moyens/lourd Pz III, IV + 2 chars de commandements)
Unités en renforts à chaque tour (Panzer II, III et IV) à déterminer suivant la liste d’armée et entrée par tirage de dé
Panzer-Jäger-Abteilung 521 (à partir du tour 6)
2 pak 36 avec servants
1 bunkerflak 88 mm
autres éléments à déterminer suivant la liste d’armée et entrée par tirage de dé
Aucune utilisation de l’aviation.
Artillerie des blindés et des pièces antichars uniquement
Possibilité d’une option sur la table additionnelle de feu
Histo :« En face, des éléments du 67e RI et du 6e GRDI (groupe de reconnaissance de la division) ont occupé Stonne dans la journée du 14, avec plusieurs canons antichars qui tiennent la route en épingle à cheveux. A l’aube du 15 mai, le choc est terrible. Malgré la destruction de plusieurs chars fusillé à bout pourtant par les servants de 25 mm, l’assaut de la GD est irrésistible et à 5 h 30, les défenseurs français, trop peu nombreux, sont obligés de décrocher. »
Forces françaises[
• Les abords des bois du Mont dieu et Le Vivier sont tenus par le 91 RI (1 cie) avec 2 pièces de 25 mm antichar et des éléments du 49ème BCC (1 bouchon formé par : 1 B1bis/2 H39 sur le Vivier)
• Stonne est tenue par :
- 1 cie du I/67 RI
- le 6ème GRDI :
◦ 3e escadron d'automitrailleuses de reconnaissance : Capitaine Renault : Officier 1 avec
1 FCM 36 et 3 AMD 178 Panhard
• 2 canons de 25mm SA-34 du 5e escadron de mitrailleuses et d'engins
◦ autres éléments à déterminer suivant la liste d’armée par tirage de dé au tour 1 et 2 : (Dé 6 : 5+)
• (4 AMR 33) pour 4 AMR Schneider P16
[i]Histo : «A 7 h une contre-attaque est déclenchée, menée tout d’abord par des H39 du 45e bataillon de chars de combat, alors en route pour soutenir les défenseurs. Si ce premier assaut cause des pertes à l’ennemi, l’infanterie n’a pas suivi et une nouvelle tentative est lancée, cette fois par la compagnie de B1-bis du 49e BCC. Les mastodontes, sans accompagnement d’infanterie, pénètrent dans Stonne et se livrent à un véritable carnage sur l’ennemi qui n’a pas eu le temps de se retrancher. Avec plusieurs Panzer détruits, les fantassins de la GD évacuent le village à 9 h 30… pour y revenir une heure plus tard alors que l’infanterie française n’a pas suivie. Revenus sur leur base de départ, les B1-bis repartent à l’assaut mais cette fois trois d’entre eux sont détruits, victimes des canons de 37 mm de la compagnie antichars de la GD qui s’est mise en position. Les blindés lourds français sont touchés chacun par des dizaines de coups tirés à bout pourtant. Le village reste là encore dans les mains des Allemands… mais pour quelques heures seulement, car les Français, soutenus par cette fois par une puissante artillerie, remontent à l’assaut. Les soldats de la GD sont balayés dans de furieux combats, parfois au corps à corps. Dans l’après-midi, le village martyr et les positions françaises au sud sont attaquées par des vagues de Stuka, suivies par un nouvel assaut allemand. Les Français décrochent pour la 3e fois de la journée. Stonne n’est plus qu’un champ de ruine. »
Contre attaque française depuis les arrières de Stonne à partir de :
- 7 h (tour 3)
1 cie du 1/45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie (45e BCCG) (1 R35 et 6 H 35/39)
- 9 h (tour 5)
1 cie du 3/49e bataillon de chars de combat avec radio (1 +10 B1Bis (dont 6 S35)
éléments à déterminer suivant la liste d’armée et entrée par tirage de dé pour les sections 2 et 3 à partir du tour 6
12 h : (tour
des chars rescapés des 3/45e BCCG (H35/H39) pas de radio et du 1/49e BCC) avec radio
éléments à déterminer suivant la liste d’armée et entrée par tirage de dé
1 cie du I/67e RI appuyée par 2 escouades du I/51e RI à pied
◦ 2 pièces de 47 mm du 319e régiment d'artillerie tractée tous terrains (RATT)
Aucune utilisation de l’aviation.
Artillerie des blindés et des pièces antichars uniquement
Possibilité d’une option sur la table additionnelle de feu
Si temps de jeu suffisant attaque Historique :
17 h : (tour 13) Attaque d ‘Artaize et La Neuville à partir de Le Vivier
◦ 1 cie du 49e bataillon de chars de combat (11 B1Bis + 5 H39)
◦ 1/2 cie du 16e bataillon de chasseurs portés (Non histo - option Dé 5 (1 cie) et 6 (2 cie))
et de Stonne si entre les mains des français avec les éléments blindés et d’infanterie survivants